Retour idéal


Plusieurs printemps à patienter jusqu’à celui-ci - avant de pouvoir m’échapper des massifs de la résidence pour rejoindre le jardin idéal ! Je reviens avec plein d’idées et peut-être aussi avec une vocation, celle de m’exprimer davantage par les plantes et les fleurs. Avant de visiter les jardins de Chaumont-sur-loire, je pensais manquer cruellement d’espace, mais une histoire végétale peut prendre du sens, libérer suffisamment de magie et rendre possible une conversation avec l’âme dans le plus petit des écrins, en témoigne la créativité des artistes paysagistes qui ont su transporter le visiteur à la fois dans un songe, un recueillement et une réflexion. En ce sens, le jardin livre et délivre les mêmes émotions que celle d’une oeuvre picturale.


Un petit regret cependant - Concernant la partie « festival international des jardins », les parcelles attribuées aux créations semblent avoir été investies par un ou deux artistes seulement - c’est un peu comme si on leur avait distribué les mêmes matériaux, les mêmes bulbes ainsi que les mêmes idées.

Dômes, bassins et miroirs… Beaucoup d’entre eux semblent avoir pioché dans le même panier.


La palette de fleurs en cette saison à la résidence est curieusement beaucoup plus variée que celle du domaine. 

Un chromatisme bleu domine quasiment tous les « tableaux ». Même la boutique des jardins n’a pas su faire germer l’achat que j’avais pourtant redouté compulsif en cette occasion. 


Je retiens une création épurée, au bassin circulaire, ouvert sur les cieux, invitant à la méditation, entouré de roses blanches et qu’un texte à la fois plus long et moins abstrait que ceux des autres auteurs, remplit à la perfection son rôle de guide - C’est d’ailleurs l’une des plus belles associations  « Texte et création végétale » que j’ai pu lire et voir jusqu’à ce jour - Parce que les mots donnent l’impression de s’ouvrir délicatement en même temps que les roses, qu’ils restent dans l’air, comme un parfum.


Dans le prés du Goualoup, j’ai aussi beaucoup aimé pénétrer dans une picturalité méditerranéenne que propose Jean Mus ainsi que le jardin d’eau… et beaucoup d’autres univers, ambiances, performances que je n’ai pas eu le réflexe de photographier, car trop absorbé par la joie d’être là, tout proche de cette autre réalité artistique, plus insensée, éphémère, indomptable, autonome comme un tableau qui coulerait, sécherait, changerait de couleurs, de taille, d’orientation, de thématique.


Et si, pour un artiste, il n’y avait pas de scène plus exhalante que celle du vivant, de cette composition liée au  vent, au chant des oiseaux, au miroitement des libellules, aux mots, aux pensées, à l’admiration, au silence, à la vie ? 

Commentaires

  1. Nos massifs de la résidence attiraient déjà des visiteurs curieux et admiratifs, bientôt le festival des jardins d’orange va devenir le rdv des amateurs de décorations paysagères de la péninsule . Bravo et merci à Gérard notre gardien

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  2. Ooooh ! Merci beaucoup ! 😊

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